L'histoire du KOMPA HAITIEN
Le Kompa (en créole haïtien konpa, kompa, kompas ou konpas) est un genre musical d'Haïti inventé par le saxophoniste Jean-Baptiste Nemours (compas direct), dérivé de la méringue (version haïtienne du merengue dominicain) et proche du calypso. Il a connu un grand succès de la fin des années 1970 jusqu'aux années 1980 dans les Caraïbes, donnant naissance aux Antilles françaises à un autre genre musical : le zouk. Aux racines du kompa : Jean-Baptiste Nemours Le kompa old school Le kompa nouvelle génération En 1986, suivant les traces des pionniers de Caribbean Sextet et des frères Widmaier (de Zéklè), le maestro du groupe Top-Vice introduit un nouveau concept qui deviendra un phénomène : Le Compas digital alias le Compas nouvelle génération. En effet, c’est en 1986 que le groupe Top-Vice fait sa première apparition avec l’album Men nou. Au moment où de grands noms du kompa commencent à constater que le style est en train de s'essouffler, le groupe Top-Vice apparaît sur la scène kompa de Miami, dans la communauté haïtienne. Avec pour leader le maestro Robert-Charlot, Top-Vice faisait alors, à l’époque l’effet d’un OVNI musical. Top-Vice, l’original, introduisit une révolution dans le format même des groupes au niveau live. Mais il faut surtout reconnaître, dans ce groupe, la présence d'un des piliers du kompa haïtien, Robert Martino (Difficiles de Pétion-Ville, Gypsies de Pétion-Ville, Scorpio d'Haïti, les As de Pétion-Ville, Mini All Stars, Top-Vice) qui va introduire un nouveau style de rythme, basé sur une consonance répétitive et rythmée de la guitare avec des effets (delay, super-chorus) un vrai "groove" que les Haïtiens ont vite bâptisé "le kité'l maché" ("Laissons tourner"). C'est ce qui va révolutionner le kompa digital dans toute son existence et sa raison même d'être. Ce nouveau style va lui donner une telle force que l'on en oubliera même l'absence de vrais percussionnistes (batterie, congas, campana). Tous les groupes de kompa digital (Carimi, Ti-Kabzy, T-Vice, etc.) ont su profiter de cette trouvaille que Robert Martino avouait avoir vainement tenté de mettre au point depuis l'époque du Scorpio d'Haïti (1976). Pour comprendre cela, nous devons d’abord faire un retour au niveau du kompa old school, le kompa dit ancienne génération. Ces groupes old school sont ce qu’on appelle des « full bands ». Des groupes qui sont complets et qui sont composés d’une section cuivre, de percussions, d’un pianiste, d’un bassiste, d’un lead guitare et d’un guitariste secondaire. A ce format qui était entré dans les mœurs dès les années 60, Top-Vice fera une légère violence puisqu’il fera l’économie d’une bonne partie du format full afin d’introduire ce que l’on appelle le format digital avec l’introduction de la boîte à rythmes dans le kompa et l’usage prédominant du synthétiseur. Avec la boîte à rythmes et le synthétiseur, plus besoin de la ligne de vents, les cuivres, ni même d’une guitare rythmique ou encore des percussions. Top-Vice est un groupe fondamentalement moderne, qui vit avec son temps et utilise, parfois à outrance, les nouvelles technologies et c’est ce qui fait du kompa nouvelle génération une sorte de musique techno à l’haïtienne ! 1986 ouvre donc, avec Top-Vice, l’ère des groupes dits « digital » avec leur nouveau style, le kompa nouvelle génération. Ce sera la porte ouverte pour toute une génération de jeunes musiciens qui vont profiter de cette opportunité pour rafraichir le kompa et l’ouvrir à des influences musicales résolument modernes telles que le rap, le hip-hop, le r'n'b, le reggae et le ragga. Nombreux sont ceux qui ont eu du mal à comprendre et à accepter cette révolution au sein du kompa . Faire du live sans un groupe complet et aller voir un bal animé par seulement quatre musiciens, quelle aberration pour certains ! Et pourtant le style a su conquérir une bonne partie de amoureux du kompa et surtout eu le mérite de renouveler la base de fans de kompa et d’attirer, aux bals, un jeune public qui ne s’intéressait plus du tout au kompa. Le kompa dit de nouvelle génération a été influencé et s'est largement inspiré de groupes antillais francophones tels que les Aiglons, les Vikings, Grammacks et Kassav. Et ce, tant au niveau du format des groupes que des sonorités. En fait, il faut reconnaître que, depuis quelques années, le même processus d'essoufflement qu'a connu le kompa ancienne génération, a touché la nouvelle génération au point que les groupes composant cette dernière tentent de renouer avec les instruments abandonnés par le passé comme les cuivres, et les percussions. C'est le cas de T-Vice et d'autres jeunes groupes de la nouvelle génération. On notera les diverses incursions de Wyclef Jean dans le kompa, en particulier avec des groupes comme Sweet Micky. Ce qui fait que l’on peut aussi classer tous ces groupes dans ce que l’on appellerait « la nouvelle vague de la musique haïtienne ». Cet ensemble met en lumière un savant mélange entre l'expérience des anciens et le talent des jeunes. Une lumière qui capte de plus en plus l’attention des fans du kompa dans les Caraïbes en général, et dans les Petites Antilles en particulier. Le succès grandissant d’un groupe comme Carimi en est la parfaite illustration. Mais, également, celui d'autres jeunes groupes tels Dega (Haïti-USA), Original H et Feeling Star (France) est également à souligner. Quelques albums incontournables du kompa : Compas l'an 2000 (Top-Vice), Iya Iya Oh Oh, let's make love tonight» (Robert-Charlot), Kite'm viv (T-Vice), In the house (T-Vice), My name is (Ti Kabzy), Live in Miami (Djakout Mizik), 5 Etwal (Zenglen), Live on the road (T-Vice), 1999 Millionè (D-Zine) « steel news » (nu look), Haiti bang bang (Carimi), 3 lèt selman (Zin). ect...
Vizion** DAT7
II
principaux: les rythmes africains introduits par les esclaves sous le nom de
musique "racines" mais aussi le "meringue" dominicain mais avec un
rythme plus lent.
Grâce à la vitalité du vaudou, inspirateur de la
musique "racines" et à l'indépendance politique du pays (elle a permis aux
artisants d'évoluer indépendamment des grands courants musicaux mondiaux), la
musique haïtienne porte haut les couleurs des Caraïbes et constituait une
exception dans le monde francophone caribéen avant que n'émergent les formations
Zouk dans les Antilles françaises. A partir des années 1950 et de la
popularisation de la variété internationale, la musique haïtienne s'est faite
connaître au-delà des frontières. Les labels américains s'intéressaient aux
rythmes traditionnels et sacrés, le calypso était à la mode, l'exotisme aussi.
Les musiciens haïtiens vont alors s'interresser à autre chose qu'au "meringue"
d'inspiration dominicaine dont l'instrument le plus important est le piano et le
faire évoluer en "compas".
Cette musique évolue actuellement sous
l'impulsion d'une population urbaine d'origine populaire en empruntant aux
rythmes dominicains mais aussi cubains (le son) et en ayant su créer une
identité propre, créole et autonome. Dans la capitale, un big band s'appellent
un "jazz" et juillet 1955 voit la naissance du "compas direct" lors d'une
réunion de musiciens de la rue de l'Enterrement. Ce rythme "commercial" du chef
d'orchestre Jean-Baptiste Nemours devient le courant dominant.
Il utilise le fond rythmique du merengue dominicain et celui du
conjunto tipico, alors à la mode, tout en ralentissant pour en faire un
style plus agréable à danser. On a ainsi une trame rythmique nouvelle à base de
tambour, cloche et batterie avec une forte utilisation des cymbales. Cette
marque de fabrique est arrangée par chaque groupe à ses sauce et cette cadence
va s'enraciner dans les Antilles françaises et triompher avec le zouk.
A
la même époque, Weber Sicot lance le "Kadans rampa", autre variété du "compas
direct", Tabou Combo et Tropicana vons assurer la transition avant l'arrivée du
"compas nouvelle génération".
On peut regretter que derrière une musique
agréable et dansante se cachent des textes d'une pauvreté affligeante; citons
seulement T-Vice comme représentatif de ce courant.
Grandissant sous la
dictature des Duvalier, le "compas" va se transformer pour devenir une musiqe
engagée, violente, vitale. Au départ des Duvalier en 1986, une nouvelle chanson
populaire revendique ses droits à la liberté d'expression. Deux courants se
distinguent: le premier d'inspiration folk réhabilite et modernise la tradition
des troubadours, l'autre ancré dans la culture vaudoue remet à l'avant-scène
l'intensité et la magie du monde rural. Comme sa peinture, la musique haïtienne
dégage une énorme vitalité dont l'origine pourrait se trouver dans l'énergie que
donne le désespoir. Au contraire du zouk antillais, chaque groupe "compas" a son
originalité. Dans les années 1980, le "compas machiavel" du System
Band.
Le "meringue" Haïtien se différencie de son rival dominicain par
une moindre influence espagnole et un caractère plus lascif, plus proche de la
samba. La "Kadans" est quant à elle prisée dans toute les Antilles.